Accord Kyoto II adopté


Abrégeant dans un coup d'éclat des négociations qui s'éternisaient à Doha, la présidence qatarie de la conférence de l'ONU sur la lutte contre le changement climatique a fait adopter samedi 8 décembre un accord dont la pièce maîtresse est la naissance de l'acte II du protocole de Kyoto.



Le protocole de Kyoto est un traité international visant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, dans le cadre de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques dont les pays participants se rencontrent une fois par an depuis 1995. 
Alors que les négociations traînaient en longueur et avaient déjà plus d'un jour de retard sur le calendrier prévu, M. Attiya, vice-Premier ministre est monté à la tribune et a adopté, en rafales et prenant de surprise les délégations, la série de textes en discussion depuis le 26 novembre par plus de 190 pays. En l'absence d'accord, le Protocole de Kyoto, qui oblige les pays industrialisés signataires à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, aurait expiré le 31 décembre. 
Le protocole de Kyoto, que les Etats-Unis n'ont jamais ratifié, a contraint les 35 pays industrialisés qui y ont adhéré à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre d'au moins 5,2% par rapport aux niveau de 1990 sur la période allant de 2008 à 2012. 
Le point le plus important de cet accord est le lancement de la seconde période d'engagement du protocole de Kyoto, qui engage l'Union européenne, l'Australie et une dizaine d'autres pays industrialisés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre entre janvier 2013 et décembre 2020. Sa portée sera essentiellement symbolique car les pays engagés ne représentent que 15% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, après le désistement du Japon, de la Russie et du Canada. 
Les pourparlers ont été bloqués de longues heures samedi par la question de "l'air chaud", le surplus de quotas d'émissions de gaz à effet de serre hérités de Kyoto 1, soit 13 milliards de tonnes équivalent CO2, détenus principalement par la Russie, l'Ukraine et la Pologne. De nombreux pays, notamment en développement, s'inquiètent de l'utilisation de ces crédits, mettant en avant qu'ils ne permettent de réduire les gaz à effet de serre que sur le papier. Le texte présenté par le Qatar n'annule pas cet "air chaud" mais l'Australie, l'UE, le Japon, le Liechtenstein, Monaco, la Norvège et la Suisse se sont solennellement engagés à ne pas en acheter pour respecter leurs engagements au sein de Kyoto 2.
Symbole puissant, l'accord de Kyoto a obtenu un prolongement justifié jusqu'en 2020, et continuera de faire pression sur les gros pollueurs. Quand on veut on peut. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire