On textote depuis 20 ans

Le Short Message Service (SMS) fête ses vingt ans aujourd'hui. Jolie destinée pour une technologie sommaire ayant survécu à l'arrivée fracassante de son ami évolué le MMS (envoi de photos par téléphone mobile) mais surtout des mails, chats, Facebook et autres BBM (messagerie de BlackBerry). Devenu un élément essentiel de la communication, le texto aura marqué ces vingt dernières années.




Le premier d'entre eux, "Merry Christmas", aurait été envoyé le 3 décembre 1992 par Neil Papworth, un ingénieur de la société Sema Group, à un collègue de l'opérateur britannique Vodafone. 
Les chiffres donnent le vertige. En 2011, plus de 4 000 milliards de SMS auraient été envoyés dans le monde, selon le cabinet Strategy Analytics. Les Français s'en sont échangé 43,7 milliards au troisième trimestre 2012, soit en moyenne plus de 210 par individu. Les moins de 25 ans en font souvent un usage frénétique : entre 700 et 800 par mois. 
Au début des années 1990, rien ne permettait de prévoir un tel engouement puisque l'utilisation première du SMS était loin d'être commerciale. Avant tout conçu pour transporter de la voix, un canal avait été aménagé afin que les techniciens des opérateurs de télécoms puissent s'envoyer des messages pour localiser les pannes.  Puis les textos sont devenus une vraie manne. Ils ont rapporté des centaines de millions d'euros aux opérateurs. Un peu moins depuis la multiplication des forfaits SMS illimités, apparus autour de 2005. Avant cette date, le chiffre d'affaire moyen par SMS était encore supérieur à 10 centimes d'euro. Il a été divisé presque par trois en 2009, à en croire l'Arcep, le régulateur français des télécoms. "Le SMS ne coûte presque rien. C'est un message court, qui n'encombre pas les réseaux. Au début, on s'est demandé si on n'allait pas le proposer gratuitement et faire payer la messagerie. Finalement, on a choisi l'inverse, le SMS payant et la messagerie gratuite, alors que cette dernière coûte plus cher à maintenir", raconte un ex de France Télécom.
Comment expliquer un tel succès ? D'abord car le texto est bien souvent plus pratique qu'un coup de fil. Avec le SMS on va droit au but, on ose plus. C'est aujourd'hui l'un des moyens les plus sur pour correspondre surtout en toute discrétion lorsque l'on sait que mails et appels téléphoniques peuvent être épiés. 
Mais avouons le, le texto est aussi un refuge anti-orthographe pour toute une génération. Qui n'a jamais oublié un "s" ou au contraire confondu conditionnel et futur ? Qui ne s'est jamais habitué à raccourcir des mots jusqu'à en oublier la réelle orthographe ? Alors que certains sont anxieux voire démoralisés par l’orthographe des jeunes d'aujourd'hui Louise-Amélie Cougnon, linguiste préfère parler de créativité. Les SMS sont ainsi truffés de néologismes et de trouvailles engendrées par la volonté de faire court : des apocopes, "poss" pour "possible", des squelettes consonantiques, "tkt" pour "t'inquiète", des acronymes tel le fameux "LOL" pour "laughing out loud", littéralement "mort de rire" ou "mdr" en... "bon français".
Sur ce "Bon AnniVRSR SMS. A 1 2 c 4.".

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